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24/08/13

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Une collection de couteaux, et en particulier d'Opinel, peut avoir différents thèmes. Certains se limiteront aux modèles commémoratifs ou spéciaux, aux publicitaires... D'autres préfèrent s'intéresser aux pièces anciennes. Cette dernière démarche permet de découvrir beaucoup sur l'évolution du pliant Savoyard. Le collectionneur qui vient d'acquérir un Opinel ancien se pose forcément la question de sa restauration éventuelle. En effet sur ces modèles l'acier au carbone est de rigueur et la plupart ont été oubliés pendant de longues années sans soins, après une période d'usage parfois intensif. Nous allons essayer de faire le tour des possibilités qui s'offrent à nous pour mettre en valeur de tels couteaux, tout en respectant leur passé.

Restaurer des pièces de collection

Restaurer la lame
Restaurer le manche
Conseils particuliers pour les outils
Les autres travaux

Conclusion

Restaurer des pièces de collection

Cette rubrique traite aussi bien des couteaux que d'autres outils anciens auxquels le collectionneur souhaite rendre leur aspect original, après les avoir récupérés altérés par une plus ou moins longue période d'abandon.
Dans ces conditions, il faut absolument s'interdire tout recours à des techniques trop agressives qui feraient perdre toute authenticité à la pièce restaurée. L'opération devra simplement faire disparaître les défauts d'aspect, tels que la rouille des pièces métalliques et les taches et autres traces de coups sur le manche.

Ce travail devra respecter au mieux la finition et l'état de surface d'origine du couteau. Un ponçage de la lame ou du manche supprimerait toute la patine qui fait le charme des objets anciens. Le but n'est pas de rendre l'aspect du neuf, mais plutôt de remettre le couteau dans l'état qui était le sien lorsque son utilisateur s'en servait quotidiennement.
Le détail des opérations à réaliser sera déterminé en fonction de l'état et de la valeur de l'objet à restaurer. 

Cette démarche permet de traiter les couteaux simples (dont l'Opinel) ainsi que les outils courants (serpette, machette) ou plus spécialisés. 
Dans le cas particulier de l'Opinel, même sur un couteau très ancien et fortement oxydé, un démontage de la lame n'est pas souhaitable, car il ne permettrait pas forcément d'enlever la rouille présente à l'intérieur de la bague d'assemblage et le remontage avec un rivet neuf irait à l'encontre du but recherché.

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Restaurer la lame

Les pièces métalliques ont le plus souvent souffert d'une oxydation qui peut parfois être importante. Il est essentiel de stopper ce processus de dégradation du métal, en conservant au mieux les restes de l'état de surface d'origine des pièces. Tout ce qui est en acier au carbone a subi ces inconvénients (le problème se limite à la lame avec les modèles assez récents qui possèdent des bagues d'assemblage en inox et un Virobloc nickelé). Le Virobloc peut être démonté pour son nettoyage, ce qui autorise également le nettoyage de l'extérieur de la bague d'assemblage.

Ces opérations peuvent être menées à bien avec peu d'outillage. Tout d'abord une mini-perceuse Dremel® ou équivalent permet avec quelques accessoires de réaliser la plus grosse partie du travail. Des brosses sur tiges (roues avec fils acier et/ou laiton), serviront à ôter l'oxydation (la vitesse de rotation maximale, généralement de 15000 tr/mn, doit être respectée pour éviter les projections de fils métalliques et la détérioration rapide de l'outil. Le port de lunettes de protection est obligatoire).

Brosses Dremel (fils acier, laiton et nylon)
Brosses de Dremel : fils acier, laiton et nylon, respectivement pour acier, métaux non ferreux et bois ou plastiques.

Le travail peut être amélioré à la main avec de la laine d'acier fine ou très fine, légèrement enduite d'huile au Teflon® (Break Free® ou un produit français équivalent comme Nycolube 127®, Dégrip'oil® au Teflon®...). La laine d'acier redonne une patine agréable à l'acier et supprime tout aspect "mécanique" du brossage. Il ne faut pas oublier non plus les tampons à récurer de type Scotch Brite®, dont l'action plus abrasive conviendra aux lames très fortement oxydées ou rayées, avant l'utilisation des brosses et de la laine d'acier. En fin d'opération, la lame sera soigneusement essuyée, puis enduite d'huile hydrofuge avec un chiffon pour la protéger des méfaits de l'humidité. Dans ce domaine l'huile WD40 est un excellent produit utilisé dans de nombreux domaines (mécanique, armurerie, automobile, bricolage...). Elle laisse un film invisible qui s'accroche au métal sain même s'il reste un peu de rouille en surface, et assure une protection efficace. Aucun résidu n'apparaîtra avec le temps et la lame n'est pas altérée comme c'est le cas avec des vernis. Cette solution a l'avantage d'obliger le collectionneur à une surveillance de ses pièces. Après quelques semaines ou quelques mois, en fonction de l'humidité ambiante, le traitement peut être renouvelé.

L'onglage et les marquages de ce N°8 ancien ont causé une oxydation assez importante. Un brossage soigné a permis de redonner un aspect plus présentable tout en respectant sa finition
Lame de N°8 ancien après suppression de la rouille autour de l'onglet et des marquages.

Bague de N°9 fortement oxydée. Après restauration, elle retrouve une patine agréable, qui permet de stopper la dégradation du métal
Bague de N°9 restaurée.

Pendant les opérations de restauration, le tranchant de la lame peut être appuyé contre une planchette de bois pour éviter les accrochages de la brosse, qui sont source d'accidents et peuvent endommager la lame.

Le meulage d'une lame cassée ou usée pour lui redonner un profil correct ne peut s'envisager que dans le cas d'un modèle assez récent, mais il ne s'agit là plus vraiment d'une pièce de collection, mais peut être de la base d'un futur custom ou d'un outil à tout faire. Cette démarche offre la double satisfaction de récupérer une pièce apparemment perdue et de travailler une lame qui est plus attachante qu'une neuve, par son histoire.

Il ne faut pas oublier pour les opérations de brossage, comme de polissage, que le résultat attendu doit apparaître des les premières secondes de travail. Si ce n'est pas le cas, c'est que la surface a mal été préparée par l'opération précédente ou que l'outil utilisé n'est pas adapté.

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Restaurer le manche

On applique au manche le même principe que pour les pièces métalliques, c'est à dire respecter au maximum son aspect original en supprimant simplement les défauts localisés. Il est préférable de conserver un vernis écaillé, plutôt que de tenter de réaliser une nouvelle finition, même semblable.

Pour les modèles non vernis, on peut relever les enfoncements, en appliquant un tissu humide plié en quatre, puis en le chauffant avec la pointe d'un fer à repasser pour faire gonfler les fibres du bois. Cette opération peut être renouvelée si le résultat n'est pas convaincant.
Les taches peuvent être atténuées avec de l'acétone (les solvants sont neutres à l'égard du bois, contrairement aux blanchisseurs utilisés dans certains métiers du bois qui sont beaucoup plus agressifs et toxiques) sur les manches en bois naturel. Pour les manches vernis, on peut utiliser de l'alcool industriel à 95°. Un petit essai permet de tester la résistance du vernis (certains vernis très anciens risquent de mal supporter ce traitement).

De même manière que pour la lame, un manche de modèle relativement récent, sans grande valeur historique, peut être poncé, vernis ou ciré voire même sculpté, si on souhaite en faire un custom.

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Conseils particuliers pour les outils

Contrairement à un couteau, un outil peut être de taille très variable. Du petit outillage à main pour diverses professions, aux haches, herminettes, faux... il y a une différence de proportions assez considérable. Bien évidemment, on ne peut pas traiter tous ces outils de la même manière pour les restaurer. L'outillage sera choisi en fonction de la taille de la pièce à travailler. Par exemple brosser une grosse hache avec une mini-perceuse Dremel serait bien peu efficace et terriblement long. Une brosse circulaire montée sur une perceuse conventionnelle (avec ou sans flexible) sera bien plus efficace et d'une rapidité appréciable. Le décapage réalisé sera également meilleur, et ne maltraitera pas la finition de cet outil, toujours plus quelconque que celle d'une lame de couteau. La brosse laisse un état de surface satiné, à la patine agréable, qui n'a plus rien à voir avec la couche de rouille initiale. Selon le cas, un léger polissage de la lame ou du manche de l'outil en cours de restauration peut être réalisé.

Pour les outils qui possèdent de petites pièces en laiton (virole du manche, axe, vis, butée...), il est possible de brosser ces pièces avec une brosse Dremel de type roue en laiton. Le travail sera plus doux et les rayures dues aux fils d'acier seront évitées.

Pour la protection des pièces métalliques, on utilisera comme pour les couteaux, une huile hydrofuge, efficace sur tous les métaux et sans inconvénient.

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Les autres travaux

Pour les couteaux anciens à système (cran forcé...), en dehors des opérations évoquées ci-dessus, toute intervention plus technique, comme un remplacement de lame, de ressort ou de plaquettes, devra être confiée à un professionnel spécialisé ou au moins à un amateur averti.

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Conclusion

Les techniques que nous venons de voir, malgré leur simplicité, permettent d'obtenir de bons résultats (pas seulement pour les Opinel, mais aussi pour tous types d'outils). Le collectionneur pourra adapter la technique à employer en fonction de la pièce à restaurer. Il existe d'autres types de brosses et de disques à polir, pour des finitions plus ou moins soignées. Les outils abrasifs (manchons abrasifs, roues à lamelles, meules sur tiges...) ne sont d'aucune utilité pour ce travail. Il faut les réserver pour la réalisation de customs. L'essentiel, pour que la restauration ne se transforme pas en erreur irréversible, est de respecter au maximum l'état actuel de la pièce. Pour cela il ne faut chercher qu'à faire disparaître les petits défauts localisés qui sont apparus avec le temps ou l'usage.

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