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Les matériaux utilisables en coutellerie custom sont nombreux et variés. Le choix va des bois européens les plus courants (hêtre, chêne...) à l'ivoire, en passant par les bois exotiques sans oublier les cornes, bois de cervidés. Nous allons faire un tour rapide des différentes possibilités qui s'offrent à nous, en insistant sur les particularités et les risques liés à chaque matériau.
Le boisIl s'agit probablement du matériau le plus courant pour les manches de couteaux, même si les fabricants industriels ont tendance à le remplacer par des matériaux synthétiques évolués. Les bois européensCe sont des bois qui sont utilisés couramment en menuiserie et ébénisterie ou pour la réalisation de petits éléments. On peut citer le hêtre, le chêne, le noyer, le frêne, le châtaignier, le platane, l'olivier, le buis, le poirier, le charme... Les bois exotiquesLe choix est très large. Il existe de très nombreuses espèces qui sont
intéressantes pour leur qualités esthétiques variées. Les fibres peuvent
être croisées, rendant le travail plus délicat (éclats), certains bois sont
abrasifs, usant rapidement le tranchant des outils. Les bois qui ont poussé
dans un milieu hostile (jungle) ont développé des toxines pour se protéger
des parasites, ce qui leur donne une odeur caractéristique. Certains peuvent
être toxiques, même après séchage du bois. Les bois stabilisésOn trouve dans cette catégorie des bois européens ou exotiques, qui sont
rendus insensibles aux conditions climatiques par injection de résines époxy
ou styrène. Ce traitement est très efficace pour protéger le bois des
fissures, taches et autres désagréments liés aux bois naturels. Il permet
d'avoir l'avantage d'un manche en bois sans les inconvénients habituels. Il est
particulièrement recommandé pour les bois fragiles tels que les loupes. Les matériaux d'origine animaleCes matériaux sont bien connus, malgré cela on constate beaucoup de
confusions entre les cornes et
les bois de cervidés. Sans aller jusqu'à s'intéresser à la biologie des espèces concernées, on
peut simplement apporter quelques précisions. La corne est constituée de
kératine (comme les ongles et les plumes). On la trouve chez les bovins, les ovins et caprins (mâles et femelles). Les
bois de cervidés sont une production osseuse que tous les cerfs et chevreuils
mâles portent sur la tête. Contrairement aux cornes des bovins, les bois
tombent et repoussent chaque année. Les cornesMatériau traditionnel en coutellerie, la corne est largement utilisée. On distingue plusieurs espèces animales susceptibles d'être utilisées : le buffle (corne noire uniquement), le zébu (corne noire, blonde ou jaspée), l'impala, l'antilope, le springbok, le kudu... On utilise essentiellement des cornes de bovidés d'Afrique et d'Asie. Les cornes de chèvres, de béliers, de chamois et de mouflons étaient également utilisées pour de nombreux couteaux régionaux. Dans tous les cas, la corne est une matière fragile qui nécessite les plus grandes précautions lors de son travail. Elle est très sensible au dessèchement causé par la chaleur ambiante. Il faut la nourrir avec de l'huile de pied de bœuf pure ou de la graisse Paulin blonde ou noire selon sa couleur naturelle (produits utilisés pour l'entretien des cuirs) pour éviter les fissures et le retrait surtout en période estivale. Les bois de cervidésLe bois de cerf (ou de chevreuil) est un matériau solide, esthétique et
abordable. Il permet une excellente prise en main, ce qui convient parfaitement
à un modèle qui devra servir dans des conditions difficiles. Sa solidité et la
facilité avec laquelle il se travaille en fait un choix intéressant pour les
modèles à vocation utilitaire. La différence entre les bois de chaque animal
fait du couteau réalisé une pièce unique. Le bois de cerf possède une partie
centrale poreuse appelée canal médullaire, alors que le bois de
chevreuil est plein. Ce dernier est donc plus solide, mais n'est disponible
qu'en petite section. L'ivoireL'ivoire est un matériau luxueux qui valorise des modèles prestigieux. Depuis 1973, la convention de Washington réglemente l'utilisation de l'ivoire pour préserver les populations d'éléphants victimes du braconnage. On trouve également de l'ivoire de mammouth fossilisé (a un prix très élevé, mais son origine le soustrait à toutes les contraintes de la réglementation). Il existe des produits de substitution : le micarta. fabriqué à base de résines, il imite l'aspect et le toucher de l'ivoire, à un coût bien moindre (environ 10 fois moins cher) et l'ivoire végétal (ou Tagua). Il s'agit du fruit d'un palmier qui pousse principalement en Équateur, Colombie, Pérou, ainsi que dans quelques autres pays. On ne trouve en Europe que des noix de Tagua de la taille d'un oeuf, ce qui permet de réaliser des inserts pour un manche de couteau. L'écaille de tortue marine est également protégée par cette convention (on trouve également un matériau synthétique de substitution pour l'écaille de tortue). L'osOn trouve de l'os de buffle, d'autruche, de zèbre ou de girafe (parfois teinté dans la masse). Il peut être disponible sous forme de cylindre ou de plaquettes selon son origine. Les autres matériaux naturelsLes dents de phacochère (animal africain de la famille des suidés, comme les sangliers) sont très appréciées pour leur beauté. Malheureusement, elles conviennent rarement à la réalisation d'un Opinel à cause de leur courbure prononcée ou de leur intérieur creux. Elles sont en revanche très appréciées pour des plaquettes de pliants ou de couteaux droits (il s'agit d'ivoire qui n'est pas concerné par la réglementation et qui reste d'un coût abordable). On trouve aussi des pierres reconstituées (lapiz lazuli, corail, turquoise...). Il existe d'autres matériaux moins courants qui peuvent convenir a des réalisations particulières. Par exemple le bois de renne très employé pour les couteaux Nordiques. Ces matériaux sont assez difficiles à trouver. Les matériaux synthétiquesOn ne peut conclure cette présentation des matériaux disponibles sans parler des matériaux synthétiques. Cette catégorie, bien que peu présente en coutellerie d'art, existe pour compenser les inconvénients liés aux matériaux naturels comme l'ivoire, l'écaille de tortue marine. Bien qu'il s'agisse de dérivés de matières plastiques ou de résines leur prix est relativement élevé en raison de leurs qualités esthétiques. Ces matériaux nécessitent également beaucoup de soins lors du travail. Ce sont des matériaux fragiles. Il est préférable de faire des essais pour s'assurer que le matériau choisi convient à l'usage envisagé. Débiter et travailler les matériauxLes matériaux sont fournis dans des formats adaptés à un usage en
coutellerie, mais il faut les débiter aux cotes nécessaires pour l'ébauche du
manche à réaliser. Pour cela on peut utiliser une scie à ruban ou une scie à
chantourner, en respectant les consignes de sécurité. Pour les matériaux
très abrasifs, on peut utiliser une scie à métaux pour préserver la lame de
sa machine dont l'affûtage est délicat. Choisir un matériauOn vient de voir que le choix est large (et la liste n'est pas exhaustive). Il faut donc sélectionner un matériau adapté au projet que l'on souhaite réaliser. Plusieurs critères doivent être pris en compte :
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