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Utilisation du manche d'origineCes techniques sont les plus simples à réaliser, elles ne demandent que très
peu d'outillage et sont accessibles à tous. Elles ne nécessitent pas le démontage
du couteau ni la réalisation d'un manche, ce qui permet de se consacrer
directement à la sculpture ou au façonnage. Certains sculpteurs se sont découvert une
véritable passion pour la sculpture sur Opinel. Quel que soit l'outillage
utilisé (gouges ou Opinel), un talent évident leur permet de réaliser des modèles
originaux très appréciés. Utiliser un manche d'origine n'empêche donc pas de
réaliser un custom tout à fait réussi. Réalisation d'un motif sculpté sur toute la surfaceLes exemples de motifs les plus courants sont les écailles, les tressages (qui peuvent prendre une grande diversité de formes), les spirales et les motifs géométriques. Certains motifs peuvent être réalisés à l'aide d'un couteau à sculpter (ou d'un Opinel !). Les plus évolués nécessitent d'utiliser des gouges de sculpteur de faible largeur.
Réalisation d'une sculpture en ronde-bosse (si le volume du manche le permet)Le manche en hêtre d'un Opinel permet de réaliser de petites sculptures. On peut bien sûr également utiliser les modèles de la série Bois de France pour bénéficier d'essences plus agréables à l'œil. Pour des réalisations plus importantes, il faudra réaliser un nouveau manche à partir d'un carrelet de bois qui offrira une meilleure esthétique que le hêtre et dont les dimensions plus adaptées ne limiteront pas la sculpture. La page concernant les matériaux vous propose des conseils pour effectuer un choix adapté à votre projet. Pour ceux que la réalisation d'un nouveau manche n'inspire pas, Opinel propose depuis quelques années des ébauches. Il s'agit de N°8 avec lame en inox, équipés d'un manche massif ébauché pour une sculpture, sans les limitations des manches de la gamme classique. Elles sont disponibles en érable, noyer, merisier, olivier, buis... La réalisation complète d'un nouveau manche sera abordée plus bas. Modification de la formeUne solution simple pour changer l'apparence de son Opinel consiste à supprimer le renflement du manche à son extrémité. Il présente maintenant une forme cylindrique (légèrement bombée). On peut aller plus loin en créant deux plats sur les côtés ou des encoches pour les doigts. Il est même possible d'envisager des formes plus design. Dans tous les cas, il faut veiller à ce que la lame ne "pique" pas, c'est à dire que la pointe de la lame fermée ne dépasse pas du manche. Pour cela il faut veiller à ne pas toucher à la partie basse du talon. Une autre idée pour les modèles classiques consiste à retravailler le manche pour lui donner la forme d'un manche d'effilé. C'est un travail simple qui permet d'avoir un résultat intéressant et rapide. Une finition cirée ou vernie donnera au couteau un bel aspect. Incrustations (fil de laiton, inserts en nacre, os...)Cette technique peut être le complément de la précédente. Pour les inserts, un perçage précis sera réalisé, le matériau à insérer sera collé, puis l'ensemble sera poncé à la bande abrasive après séchage de la colle. Ensuite, un produit de finition sera appliqué en prenant soin des matériaux incrustés. Pour les incrustations de fils de laiton ou de métaux plus précieux, il faut réaliser une entaille avec un outil adapté.
Réalisation d'un nouveau mancheLes techniques ci-dessous sont plus évoluées. Elles permettent un résultat bien plus intéressant, au prix d'un travail plus long et délicat. L'outillage nécessaire (tour à bois, perceuse, Dremel®...) et les méthodes de travail les réservent aux amateurs qui possèdent les notions de base dans le domaine du tournage sur bois et de l'ajustage de précision. Certaines opérations comme le sciage du logement de la lame peuvent même se révéler dangereuses si l'on ne respecte pas les consignes de sécurité fournies avec la machine utilisée. Avant de commencer la réalisation du nouveau manche, il faut démonter l'Opinel choisi pour récupérer la lame et les bagues. Manche en bois tourné
La réalisation au tour à bois d'un manche d'Opinel ne nécessite pas de machine professionnelle, ni de réelles compétences en tournage sur bois, une simple initiation est suffisante. Un outillage limité convient parfaitement (une gouge à dégrossir et une plane peuvent se révéler suffisantes pour débuter). Le seul impératif est de contrôler régulièrement au pied à coulisse les côtes obtenues (tour arrêté !). Les côtes du manche à réaliser peuvent être relevées sur l'Opinel précédemment démonté. L'ébauche peut être plus ou moins avancée selon le travail souhaité : celles qui sont présentées ci-dessus sont destinées à être sculptées ou façonnées. Pour des modèles avec des sculptures plus élaborées en ronde-bosse, il est nécessaire de conserver plus de matière lors du tournage. Il faut savoir que la forme du manche d'un Opinel standard n'étant pas symétrique (c'est encore pire pour un effilé), il y aura toujours une finition à réaliser manuellement. Il est important de conserver les cotés plats au moins à l'extrémité du carrelet pour servir d'appui lors du sciage du logement de la lame. Conseil utile : Pour ceux qui ne disposent pas d'un tour à bois ou qui manquent de temps, Opinel propose depuis quelques temps des ébauches. Il s'agit de N°8 inox équipés d'un manche brut (décliné principalement en 3 essences différentes : érable, noyer, merisier ainsi que quelques autres plus difficiles à trouver) qui offrent un volume suffisant pour aborder une sculpture sans les limitations des manches standard et sans se soucier des problèmes liés au montage du couteau. Manche en corne, bois de cervidés ou ivoire
Ce type de réalisation est semblable au précédent dans le principe, à la
différence que le matériau utilisé est de forme irrégulière et ne peut donc
pas être tourné. Ce qui signifie que tout le travail devra être réalisé
manuellement à la bande et au disque abrasif (de grain 80 de préférence pour
l'ébauche). Le collet sera réalisé à la ponceuse à disque (ou combinée) en prenant appui sur la table de la machine. Pour
façonner le manche, on utilisera une bande abrasive, en se servant des roues
pour réaliser les formes creuses. Pour le cas des bois de cervidés, la taille du matériau doit être proche de celle du manche à réaliser, car un travail excessif à la bande abrasive supprimerait la partie extérieure du bois de cerf qui lui donne son esthétique si agréable (ainsi qu'une prise en main sûre et une grande solidité). Pour la corne ou l'ivoire, cette précaution ne s'impose pas. Le matériau doit simplement avoir un volume suffisant pour le manche à réaliser.
La réalisation du logement pour la lameDans tous les cas, cette opération est la plus dangereuse parmi celles qui sont nécessaires à la réalisation du manche d'un Opinel custom. Le port d'équipements de protection adaptés et le respect des consignes de sécurité est impératif. L'ébauche du manche étant terminée, il faut maintenant s'attaquer à
la phase la plus délicate du travail qui est le sciage du logement de la lame.
Il n'existe pas d'outil spécifique pour cet usage. Il faut donc se servir d'un
outillage classique en le détournant quelque peu de sa fonction première. On ne peut bien entendu pas utiliser de scie circulaire
d'établi (la fente serait trop
large et la faible taille de la pièce rendrait toute tentative extrêmement
dangereuse).
Le disque scie de Ø 50 mm s'impose donc comme un choix de compromis efficace (bien que limité aux modèles courants N°6-7-8-9). Il s'utilise sur perceuse à colonne (l'utiliser avec une perceuse à main serait risqué tant pour la sécurité que pour le résultat). Il est toutefois à limiter au sciage d'ébauches tournées à partir d'un carrelet de bois, comme celles présentées ci-dessus (au début du paragraphe Manche en bois tourné). Pour les autres matériaux de section ronde comme la corne et les autres matériaux naturels, son usage est aléatoire quant au résultat (sciage en biais) et dangereux. Pour résumer les possibilités et choisir l'outillage à utiliser voici un tableau comparatif des différentes solutions que l'on vient de voir :
L'inconvénient majeur du disque scie de 50 mm et des disques à
tronçonner de 1,0 ou 1,6 mm est qu'ils réalisent une fente de largeur fixe qui ne
convient qu'à certaines tailles d'Opinel. Lorsque le logement de la lame doit
être plus large que l'outil utilisé pour le réaliser, on peut réaliser
plusieurs passages en prenant soin de garder une bonne précision. Quelques conseils en vracConseils pour la réalisation du manche : Quel que soit le matériau utilisé, le manche devra respecter certaines cotes du manche d'origine. Il est bien sûr possible de lui donner la forme souhaitée, mais le collet doit être identique à celui du manche Opinel. Voici les cotes à respecter impérativement :
1 : Diamètre mini du collet On pourrait rajouter une cinquième cote au niveau du raccord avec le Virobloc. Cette dernière peut être relevée directement sur cette pièce en ajoutant une marge de 1 mm pour assurer un bon fonctionnement du blocage de lame après ponçage du manche. Toute erreur ou manque de précision au niveau du collet du manche aurait des conséquences importantes lors de l'assemblage du couteau fini (jeu excessif, aspect approximatif évident). Pour l'extrémité du manche, chacun est libre de choisir la forme. Il n'y a qu'un impératif, la lame ne doit pas "piquer", c'est à dire que la pointe ne doit pas dépasser lorsque le couteau est fermé. Si on souhaite rendre cette partie du manche plus fine, il convient de lui donner une forme courbée pour masquer la pointe de la lame fermée. La page concernant le démontage de l'Opinel vous donnera plus de précisions sur l'ébavurage des bagues d'assemblage avant le remontage, l'utilisation du manche d'origine pour relever les cotes et le profil que devra avoir le manche custom. Manches en bois Le bois peut être très différent d'une essence à l'autre. En particulier
les bois exotiques qui ont poussé dans un milieu hostile ont souvent développé
des toxines pour se protéger (qui leur donnent une odeur particulière et parfois
toxique) et leurs fibres peuvent être croisées. Certains sont même abrasifs,
émoussant rapidement les outils utilisés pour les travailler. Concrètement,
les difficultés seront plus nettement perceptibles lors de la sculpture du
manche avec des essences aux fibres fortement croisées. Manches en corne, bois de cervidés, ivoire Le bois de cerf ou de chevreuil est un matériau solide, qui se travaille
sans problème particulier et ne nécessite pas d'entretien. Il faut toutefois
éviter de le surchauffer lors du travail à la bande abrasive, ce qui
provoquerait des taches brunes et pourrait nuire à sa solidité. Manches en matériaux synthétiques Cette catégorie, bien que peu présente en coutellerie d'art, existe pour compenser les inconvénients liés aux matériaux naturels comme l'ivoire, l'écaille de tortue marine. Bien qu'il s'agisse de dérivés de matières plastiques ou de résines leur prix est relativement élevé en raison de leurs qualités esthétiques. Ces matériaux nécessitent également beaucoup de soins lors du travail. Certains peuvent être tournés comme un carrelet de bois, mais tous craignent la chaleur lors du travail à la bande abrasive. Il est préférable de réaliser des essais pour s'assurer qu'un matériau précis convient à l'usage envisagé. Les modifications de la lameIl s'agit d'une possibilité moins exploitée, mais qui peut avoir un certain intérêt pour obtenir une réalisation originale. Ce type de travail peut parfaitement compléter une modification ou un remplacement du manche. Parmi les réalisations les plus courantes, on peut citer :
Ces différentes possibilités peuvent se combiner (par exemple, lame guillochée avec pointe tombante). La lame d'un Opinel (qu'il soit en acier au carbone ou inox) est trempée, ce qui impose deux précautions :
La lame ne peut être "attaquée" qu'avec des limes d'excellente
qualité (pour réaliser un guillochage par exemple). On peut utiliser un Dremel
avec des disques à tronçonner pour l'ébauche des travaux de lame, en prenant
soin de ne pas détremper la lame. Les lames en inox sont encore plus difficiles
à travailler à la lime à cause de leurs 13 % de chrome. On choisira dans ce
cas, un motif simple, réalisable au Dremel et à la meule.
Lors d'opérations de meulage (pour changer le profil de la lame), il faut soit
utiliser une meule à eau, soit tremper la lame dans un bac d'eau avant son
bleuissement sur une meule sèche pour éviter de la détremper. L'utilisation
de la meule à eau est fortement recommandée. Concernant le profil de la pointe, il faut savoir qu'il existe un N°8 appelé le pointu avec lame en acier au carbone uniquement (depuis 2006, il est remplacé par le N°8 de jardin avec lame inox uniquement).
Les finitionsNous avons vu un bon nombre de possibilités qui s'offrent à nous pour
réaliser un Opinel custom. Une fois le travail achevé, il faut réaliser les
finitions de la lame et du manche pour que le couteau soit vraiment terminé. Le couteau peut maintenant être assemblé. Tous les éléments possèdent une finition qui fait oublier l'origine industrielle des pièces. Un premier essai sans river la pointe permet de déceler tous les petits problèmes qui peuvent se poser (logement de la lame trop étroit ou pas assez profond,...). Il est encore temps de les corriger (sans oublier de retirer la lame avant de rectifier le manche pour éviter tout risque d'accident). Lorsque le fonctionnement est satisfaisant, on peut procéder à l'assemblage définitif du couteau. Les autres possibilitésLa multiplication des sites qui ont pour thème l'Opinel custom
permet à chaque hobbyste de trouver de nouvelles possibilités à explorer en
ce qui concerne notre couteau préféré. Charles BRICO utilise une technique qui consiste à ne conserver que le centre du manche d'origine en hêtre pour ajouter des plaquettes en corne ou en os qui vont constituer le nouveau manche. Pour le cas particulier de la corne, cette technique évite le désagréable retrait au niveau du collet qui dans ce cas reste en hêtre.
Qwertzu utilise une technique apparemment assez semblable et réalise de superbes manches par collage de bois d'essences différentes ou en bois massif. On peut imager d'autres possibilités encore. Remarque Toutes les idées de réalisations présentées sont accessibles aux hobbystes qui disposent d'un outillage classique. Les forgerons pourront réaliser des lames en damas ou en acier au carbone forgé. Un Opinel réalisé artisanalement (avec seulement les bagues d'origine Opinel) est le sommet du luxe. Vous pouvez commander une lame forgée à un artisan et la monter sur un manche de votre réalisation.
Vous avez des idées ou des questions?J'ai essayé de décrire au mieux les possibilités et les techniques à mettre en oeuvre pour réaliser un Opinel custom, si toutefois vous avez d'autres idées ou si vous pensez que la technique que vous employez est plus intéressante, n'hésitez pas à en faire profiter les visiteurs du site en envoyant vos idées et conseils. Si vous rencontrez des difficultés dans la réalisation d'un modèle particulier, vous pouvez également envoyer vos questions (si je n'ai pas de solution, un visiteur du site pourra certainement vous aider). Les possibilités présentées ci-dessus sont pour certaines des techniques répandues, pour d'autres des idées personnelles. J'ai volontairement écarté les créations originales d'artisans connus, qui concernent essentiellement des modèles à plusieurs lames. Même si ces créations ne sont pas protégées par le dépôt d'un brevet, il est normal de respecter le travail de leur auteur.
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