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Mise à jour :
24/08/13

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Il existe de nombreuses façons de personnaliser un Opinel. Pour résumer, on peut les regrouper dans les catégories suivantes :

Possibilités de réalisations customs sur la base d'un Opinel
Utilisation du manche d'origine Réalisation d'un nouveau manche
Motif sculpté Bois tourné
Ronde-bosse Corne, bois de cervidés, ivoire
Modification de la forme Réalisation du logement pour la lame
Incrustations Quelques conseils en vrac
Modifications de la lame
Les finitions (manche, bagues et lame)
Les autres possibilités

Vous avez d'autres idées ou questions

Cette liste n'est bien entendu pas exhaustive. Si vous avez d'autres idées n'hésitez pas à en faire profiter les visiteurs du site, contactez-moi.

Si vous avez réalisé un Opinel custom, que ce soit à partir des informations de ce site (ou autres) ou de votre expérience personnelle, n'hésitez pas à envoyer des photos de vos réalisations (si vous ne souhaitez pas les publier sur le site, il suffit de le préciser). La galerie Vos réalisations vous est ouverte, vous pouvez la visiter pour y découvrir les créations des autres passionnés et même y présenter vos travaux.

 

Utilisation du manche d'origine

Ces techniques sont les plus simples à réaliser, elles ne demandent que très peu d'outillage et sont accessibles à tous. Elles ne nécessitent pas le démontage du couteau ni la réalisation d'un manche, ce qui permet de se consacrer directement à la sculpture ou au façonnage. Certains sculpteurs se sont découvert une véritable passion pour la sculpture sur Opinel. Quel que soit l'outillage utilisé (gouges ou Opinel), un talent évident leur permet de réaliser des modèles originaux très appréciés. Utiliser un manche d'origine n'empêche donc pas de réaliser un custom tout à fait réussi.
Pour pouvoir travailler confortablement, il suffit de déposer le Virobloc (voir le démontage) et de serrer la bague d'assemblage dans un étau, en protégeant les mâchoires avec des pièces en bois. Il est inutile de procéder au démontage de la lame dans ce cas.

Réalisation d'un motif sculpté sur toute la surface

Les exemples de motifs les plus courants sont les écailles, les tressages (qui peuvent prendre une grande diversité de formes), les spirales et les motifs géométriques.

Certains motifs peuvent être réalisés à l'aide d'un couteau à sculpter (ou d'un Opinel !). Les plus évolués nécessitent d'utiliser des gouges de sculpteur de faible largeur.

N°8 inox avec manche hêtre d'origine sculpté
Un exemple de sculpture d'un manche d'origine en hêtre. Le motif de tressage serré est assez long à sculpter. En revanche il ne nécessite qu'un ou deux outils (un fermoir droit et/ou un fermoir coudé de largeur 3 ou 4 mm).

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Réalisation d'une sculpture en ronde-bosse (si le volume du manche le permet)

Le manche en hêtre d'un Opinel permet de réaliser de petites sculptures. On peut bien sûr également utiliser les modèles de la série Bois de France pour bénéficier d'essences plus agréables à l'œil. Pour des réalisations plus importantes, il faudra réaliser un nouveau manche à partir d'un carrelet de bois qui offrira une meilleure esthétique que le hêtre et dont les dimensions plus adaptées ne limiteront pas la sculpture. La page concernant les matériaux vous propose des conseils pour effectuer un choix adapté à votre projet.

Pour ceux que la réalisation d'un nouveau manche n'inspire pas, Opinel propose depuis quelques années des ébauches. Il s'agit de N°8 avec lame en inox, équipés d'un manche massif ébauché pour une sculpture, sans les limitations des manches de la gamme classique. Elles sont disponibles en érable, noyer, merisier, olivier, buis...

La réalisation complète d'un nouveau manche sera abordée plus bas.

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Modification de la forme

Une solution simple pour changer l'apparence de son Opinel consiste à supprimer le renflement du manche à son extrémité. Il présente maintenant une forme cylindrique (légèrement bombée). On peut aller plus loin en créant deux plats sur les côtés ou des encoches pour les doigts. Il est même possible d'envisager des formes plus design.

Dans tous les cas, il faut veiller à ce que la lame ne "pique" pas, c'est à dire que la pointe de la lame fermée ne dépasse pas du manche. Pour cela il faut veiller à ne pas toucher à la partie basse du talon.

Une autre idée pour les modèles classiques consiste à retravailler le manche pour lui donner la forme d'un manche d'effilé. C'est un travail simple qui permet d'avoir un résultat intéressant et rapide. Une finition cirée ou vernie donnera au couteau un bel aspect.

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Incrustations (fil de laiton, inserts en nacre, os...)

Cette technique peut être le complément de la précédente. Pour les inserts, un perçage précis sera réalisé, le matériau à insérer sera collé, puis l'ensemble sera poncé à la bande abrasive après séchage de la colle. Ensuite, un produit de finition sera appliqué en prenant soin des matériaux incrustés.

Pour les incrustations de fils de laiton ou de métaux plus précieux, il faut réaliser une entaille avec un outil adapté.

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Réalisation d'un nouveau manche

Les techniques ci-dessous sont plus évoluées. Elles permettent un résultat bien plus intéressant, au prix d'un travail plus long et délicat. L'outillage nécessaire (tour à bois, perceuse, Dremel®...) et les méthodes de travail les réservent aux amateurs qui possèdent les notions de base dans le domaine du tournage sur bois et de l'ajustage de précision. Certaines opérations comme le sciage du logement de la lame peuvent même se révéler dangereuses si l'on ne respecte pas les consignes de sécurité fournies avec la machine utilisée.

Avant de commencer la réalisation du nouveau manche, il faut démonter l'Opinel choisi pour récupérer la lame et les bagues.

Manche en bois tourné

Ebauches de manches d'Opinel custom
Ci-dessus : 3 ébauches, tournées et sciées, réalisées par l'auteur. De haut en bas N°7 Cade, N°8 Cocobolo, N°8 Bois de rose.

La réalisation au tour à bois d'un manche d'Opinel ne nécessite pas de machine professionnelle, ni de réelles compétences en tournage sur bois, une simple initiation est suffisante. Un outillage limité convient parfaitement (une gouge à dégrossir et une plane peuvent se révéler suffisantes pour débuter). Le seul impératif est de contrôler régulièrement au pied à coulisse les côtes obtenues (tour arrêté !). Les côtes du manche à réaliser peuvent être relevées sur l'Opinel précédemment démonté. L'ébauche peut être plus ou moins avancée selon le travail souhaité : celles qui sont présentées ci-dessus sont destinées à être sculptées ou façonnées. Pour des modèles avec  des sculptures plus élaborées en ronde-bosse, il est nécessaire de conserver plus de matière lors du tournage. Il faut savoir que la forme du manche d'un Opinel standard n'étant pas symétrique (c'est encore pire pour un effilé), il y aura toujours une finition à réaliser manuellement. Il est important de conserver les cotés plats au moins à l'extrémité du carrelet pour servir d'appui lors du sciage du logement de la lame.

Conseil utile

Pour ceux qui ne disposent pas d'un tour à bois ou qui manquent de temps, Opinel propose depuis quelques temps des ébauches. Il s'agit de N°8 inox équipés d'un manche brut (décliné principalement en 3 essences différentes : érable, noyer, merisier ainsi que quelques autres plus difficiles à trouver) qui offrent un volume suffisant pour aborder une sculpture sans les limitations des manches standard et sans se soucier des problèmes liés au montage du couteau.

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Manche en corne, bois de cervidés ou ivoire

Effilé 10 cm olivier (manche cassé)
Un Opinel effilé 10 cm de la gamme Bois de France en Olivier. Le manche cassé a été démonté pour être remplacé par un manche en corne réalisé manuellement.

 

Débit et ébauche de corne noire de zébu
Une pointe noire de corne de zébu. En dessous, la même débitée et ébauchée pour réaliser le manche du modèle ci-dessus (la chute servira a réaliser un N°4 ou 5 classique)

 

Ebauche terminée prête pour l'assemblage
Après quelques heures d'un travail minutieux, le collet a été ajusté aux bagues et le manche a été profilé a sa forme définitive. Il ne reste plus qu'à réaliser le sciage du logement de la lame et le perçage pour le rivet.

Ce type de réalisation est semblable au précédent dans le principe, à la différence que le matériau utilisé est de forme irrégulière et ne peut donc pas être tourné. Ce qui signifie que tout le travail devra être réalisé manuellement à la bande et au disque abrasif (de grain 80 de préférence pour l'ébauche). Le collet sera réalisé à la ponceuse à disque (ou combinée) en prenant appui sur la table de la machine. Pour façonner le manche, on utilisera une bande abrasive, en se servant des roues pour réaliser les formes creuses.
Avant de commencer, le matériau doit être sélectionné pour convenir parfaitement à la taille du modèle à réaliser. Son diamètre doit être proche de celui de la virole pour se raccorder de manière esthétique (Ce critère ne concerne que les manches en bois de cervidés qui seront laissés à l'état brut. Pour la corne ou l'ivoire, il suffit de choisir un matériau dont le volume permettra la réalisation du manche souhaité). Les pièces trop tordues ou trop courbées devront être éliminées d'entrée. Elles ne permettront pas un résultat satisfaisant, mieux vaut éviter des heures perdues. Il peut être utile de présenter la lame sur l'ébauche de corne ou de bois de cervidés, en position ouverte et fermée pour avoir une idée du résultat que l'on peut espérer et détecter les éventuels problèmes.
La difficulté principale étant de réaliser un collet parfaitement conique qui s'adaptera exactement à la bague de montage sans laisser apparaître de jour. Même si l'ébauche peut être assez rapide, la finition de l'ajustage est longue et délicate. Chaque tentative d'insérer la bague de montage laissera de légères marques brillantes sur le collet qu'il faudra éliminer délicatement à l'abrasif, en conservant la forme ronde du collet. On avance par retouches successives jusqu'à un assemblage parfait. Comme pour les manches en bois, les contrôles au pied à coulisse seront réguliers pour éviter toute erreur.
Une fois le collet terminé, on peut gagner du temps en dégrossissant l'ébauche du manche à la scie à ruban par exemple. Il reste moins de corne à enlever à la bande abrasive, mais il faut prendre soin de ne pas trop enlever de matière ce qui rendrait l'ébauche inutilisable.
Le sciage du logement de la lame est sensiblement identique, mais là encore on ne dispose pas de côté plat pour guider la coupe. Il vaut mieux utiliser un disque abrasif d'épaisseur 1,0 ou 1,6 mm en ménageant des pauses pour le travail des matériaux fragiles comme la corne, pour éviter les traces de brûlure. Pour les plus petits modèles, on utilisera un disque abrasif pour Dremel (si possible renforcé à la fibre de verre) en prenant garde au risque de brûlure dû à la vitesse de rotation élevée. Le porte-disques peut être monté dans un mandrin de perceuse à colonne pour éviter les risques de brûlure du matériau, en sélectionnant une vitesse plus adaptée, de l'ordre de 1000 à 3000 tr/mn.

Pour le cas des bois de cervidés, la taille du matériau doit être proche de celle du manche à réaliser, car un travail excessif à la bande abrasive supprimerait la partie extérieure du bois de cerf qui lui donne son esthétique si agréable (ainsi qu'une prise en main sûre et une grande solidité). Pour la corne ou l'ivoire, cette précaution ne s'impose pas. Le matériau doit simplement avoir un volume suffisant pour le manche à réaliser.

Ponceuse combinée (bande et disque abrasifs)
Ponceuse combinée (bande 100x915 et disque 150). Une machine accessible à l'amateur qui permet de réaliser  des manches d'Opinel en corne et bois de cervidés. Elle est également utile pour les travaux de finition des manches en bois. La poussière blanche sous la machine provient de la réalisation d'un N°8 classique en corne blonde de zébu.

 

Outil Dremel multifonctions
Le Dremel (ici une marque concurrente) permet de réaliser les travaux délicats, ponçage de formes complexes, réalisation du logement de la lame avec des disques abrasifs adaptés. Il est préférable de remplacer le système de serrage à pinces par un mandrin, souvent disponible en option. Ce dernier permet d'utiliser des outils avec des tiges de diamètres différents, et ne nécessite pas de clé de serrage.

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La réalisation du logement pour la lame

Dans tous les cas, cette opération est la plus dangereuse parmi celles qui sont nécessaires à la réalisation du manche d'un Opinel custom. Le port d'équipements de protection adaptés et le respect des consignes de sécurité est impératif.

L'ébauche du manche étant terminée, il faut maintenant s'attaquer à la phase la plus délicate du travail qui est le sciage du logement de la lame. Il n'existe pas d'outil spécifique pour cet usage. Il faut donc se servir d'un outillage classique en le détournant quelque peu de sa fonction première. On ne peut bien entendu pas utiliser de scie circulaire d'établi (la fente serait trop large et la faible taille de la pièce rendrait toute tentative extrêmement dangereuse).
Il reste donc trois types de solutions : les disques à tronçonner (Ø 115 ou 125x1,0 ou 1,6 mm pour le tronçonnage de l'inox) adaptables sur un arbre spécial Ø 8mm ou les disques à tronçonner Dremel pour les plus petits modèles, le disque scie Ø 50 mm adaptable sur perceuse ou la fraise scie utilisée par les tourneurs fraiseurs. 
Les disques abrasifs brûlent le bois ou les matières organiques comme la corne, à haute vitesse, la fraise scie HSS est plus performante et disponible en de nombreuses épaisseurs bien adaptées aux lames d'Opinel, mais l'idéal est de disposer d'une fraiseuse pour l'utiliser. 

Outils pour le sciage des manches d'Opinel
Les outils disponibles pour scier le logement de la lame dans le manche. De gauche à droite, disque scie circulaire de 50 mm, disques à tronçonner miniatures pour Dremel (indispensables pour les N° 2-3-4-5), disque à tronçonner inox Ø115x1.6

Le disque scie de Ø 50 mm s'impose donc comme un choix de compromis efficace (bien que limité aux modèles courants N°6-7-8-9). Il s'utilise sur perceuse à colonne (l'utiliser avec une perceuse à main serait risqué tant pour la sécurité que pour le résultat). Il est toutefois à limiter au sciage d'ébauches tournées à partir d'un carrelet de bois, comme celles présentées ci-dessus (au début du paragraphe Manche en bois tourné). Pour les autres matériaux de section ronde comme la corne et les autres matériaux naturels, son usage est aléatoire quant au résultat (sciage en biais) et dangereux.

Pour résumer les possibilités et choisir l'outillage à utiliser voici un tableau comparatif des différentes solutions que l'on vient de voir :

Outil Avantages Inconvénients
Disques à tronçonner
115x1,0 ou 1,6 mm
(existent aussi en 125 mm)
Utiliser un arbre spécifique pour un alésage de 22.2 mm
Peu dangereux et bon marché. Risque de brûler les matériaux tendres (bois, os, corne) et s'encrasse. 
Conclusion : A utiliser pour le bois de cervidés et la corne avec précautions et à faible vitesse (1200 tr/mn maxi env.).
Disque scie circulaire 50mm  Coupe de qualité. Réaffûtable au tiers-point.  Peu précis et dangereux pour les sections rondes.
Conclusion : A réserver aux carrelets de bois tournés avec un plat pour guider la coupe.
Fraise scie HSS Travail de qualité optimale. 
Disponible en de nombreuses épaisseurs adaptées aux lames Opinel.
Nécessite une fraiseuse pour un usage correct. Outillage relativement cher.
Conclusion : A réserver aux tourneurs fraiseurs qui sont déjà équipés.

L'inconvénient majeur du disque scie de 50 mm et des disques à tronçonner de 1,0 ou 1,6 mm est qu'ils réalisent une fente de largeur fixe qui ne convient qu'à certaines tailles d'Opinel. Lorsque le logement de la lame doit être plus large que l'outil utilisé pour le réaliser, on peut réaliser plusieurs passages en prenant soin de garder une bonne précision.
Pour les modèles en bois, on peut utiliser le disque scie de 50 mm en premier passage, puis élargir le logement avec un disque à tronçonner de 1,0 ou 1,6 mm (en plusieurs passages selon la largeur à obtenir).

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Quelques conseils en vrac

Conseils pour la réalisation du manche :

Quel que soit le matériau utilisé, le manche devra respecter certaines cotes du manche d'origine. Il est bien sûr possible de lui donner la forme souhaitée, mais le collet doit être identique à celui du manche Opinel. Voici les cotes à respecter impérativement :

Les cotes essentielles d'un manche d'Opinel.
Les cotes impératives à respecter (manche de N°7 à lame inox).
Pour le reste du manche vous pouvez choisir la forme que vous souhaitez.

1 : Diamètre mini du collet
2 : Diamètre maxi du collet
3 : Longueur du collet
4 : Diamètre maxi du manche

On pourrait rajouter une cinquième cote au niveau du raccord avec le Virobloc. Cette dernière peut être relevée directement sur cette pièce en ajoutant une marge de 1 mm pour assurer un bon fonctionnement du blocage de lame après ponçage du manche.

Toute erreur ou manque de précision au niveau du collet du manche aurait des conséquences importantes lors de l'assemblage du couteau fini (jeu excessif, aspect approximatif évident).

Pour l'extrémité du manche, chacun est libre de choisir la forme. Il n'y a qu'un impératif, la lame ne doit pas "piquer", c'est à dire que la pointe ne doit pas dépasser lorsque le couteau est fermé. Si on souhaite rendre cette partie du manche plus fine, il convient de lui donner une forme courbée pour masquer la pointe de la lame fermée.

La page concernant le démontage de l'Opinel vous donnera plus de précisions sur l'ébavurage des bagues d'assemblage avant le remontage, l'utilisation du manche d'origine pour relever les cotes et le profil que devra avoir le manche custom. 

Manches en bois

Le bois peut être très différent d'une essence à l'autre. En particulier les bois exotiques qui ont poussé dans un milieu hostile ont souvent développé des toxines pour se protéger (qui leur donnent une odeur particulière et parfois toxique) et leurs fibres peuvent être croisées. Certains sont même abrasifs, émoussant rapidement les outils utilisés pour les travailler. Concrètement, les difficultés seront plus nettement perceptibles lors de la sculpture du manche avec des essences aux fibres fortement croisées. 
Il faut également prendre soin d'utiliser des carrelets de bois bien sec. Le carrelet d'olivier utilisé pour tourner l'ébauche présentée à la rubrique Manche en bois tourné n'était pas suffisamment sec. Il a séché après tournage, lors du montage la fente pour le passage de la lame était refermée et le collet n'était plus celui d'un N°8. Il n'est plus récupérable (impossible de le tourner pour en faire un N°7, il n'y a plus de prise pour la contre-pointe du tour).
Les carrelets doivent être débités avec soin. Un carrelet aux côtés irréguliers, ne permet pas une bonne précision pour le sciage du logement de la lame.

Manches en corne, bois de cervidés, ivoire

Le bois de cerf ou de chevreuil est un matériau solide, qui se travaille sans problème particulier et ne nécessite pas d'entretien. Il faut toutefois éviter de le surchauffer lors du travail à la bande abrasive, ce qui provoquerait des taches brunes et pourrait nuire à sa solidité.
Pour la corne de bovidés africains (zébu, buffle...), le problème est différent. Il s'agit d'un matériau plus fragile, qui est extrêmement sensible à la chaleur ambiante qui provoque des fissures. C'est pour cette raison que les pointes de corne sont livrées paraffinées du côté coupé. Lorsque la réalisation du manche est terminée, il faut penser de nourrir la corne avec de l'huile de pied de bœuf ou de la graisse Paulin blonde - ou noire selon le cas - pour l'entretien du cuir (ce qui garantit une couleur et une transparence parfaites au polissage). Cette précaution est particulièrement importante en période chaude où les fissures et retraits sont très rapides.
L'ivoire est un matériau précieux (donc très cher) et fragile, les plus grands soins s'imposent lors de son travail. On ne peut réellement envisager son usage que lorsque l'on possède une bonne maîtrise des techniques nécessaires à la réalisation du manche. Les matériaux plus courants comme la corne et les bois de cervidés permettent de s'entraîner sans trop de risques. Le micarta (ivoire synthétique) permet de remplacer l'ivoire à un coût bien moindre.

Manches en matériaux synthétiques

Cette catégorie, bien que peu présente en coutellerie d'art, existe pour compenser les inconvénients liés aux matériaux naturels comme l'ivoire, l'écaille de tortue marine. Bien qu'il s'agisse de dérivés de matières plastiques ou de résines leur prix est relativement élevé en raison de leurs qualités esthétiques. Ces matériaux nécessitent également beaucoup de soins lors du travail. Certains peuvent être tournés comme un carrelet de bois, mais tous craignent la chaleur lors du travail à la bande abrasive. Il est préférable de réaliser des essais pour s'assurer qu'un matériau précis convient à l'usage envisagé.

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Les modifications de la lame

Il s'agit d'une possibilité moins exploitée, mais qui peut avoir un certain intérêt pour obtenir une réalisation originale. Ce type de travail peut parfaitement compléter une modification ou un remplacement du manche.  Parmi les réalisations les plus courantes, on peut citer :

bulletLame polie miroir ou satinée
bulletLame bronzée (acier au carbone uniquement)
bulletLame guillochée en partie ou en totalité
bulletLame avec profil de la pointe modifié (drop point, Tanto, ...)
bulletLame avec décapsuleur
bulletLame avec tire-cartouches ou clé à chokes
bulletLame avec démanilleur
bulletLame raccourcie (avec un manche adapté)
bulletLame à bout rond (comme sur le récent Mon premier Opinel destiné aux enfants)

Ces différentes possibilités peuvent se combiner (par exemple, lame guillochée avec pointe tombante).

La lame d'un Opinel (qu'il soit en acier au carbone ou inox) est trempée, ce qui impose deux précautions :

La lame ne peut être "attaquée" qu'avec des limes d'excellente qualité (pour réaliser un guillochage par exemple). On peut utiliser un Dremel avec des disques à tronçonner pour l'ébauche des travaux de lame, en prenant soin de ne pas détremper la lame. Les lames en inox sont encore plus difficiles à travailler à la lime à cause de leurs 13 % de chrome. On choisira dans ce cas, un motif simple, réalisable au Dremel et à la meule.
Si vous souhaitez découvrir la technique du guillochage, vous trouverez sur le site de Sylvain RONDI des conseils et des motifs très intéressants.

Lors d'opérations de meulage (pour changer le profil de la lame), il faut soit utiliser une meule à eau, soit tremper la lame dans un bac d'eau avant son bleuissement sur une meule sèche pour éviter de la détremper. L'utilisation de la meule à eau est fortement recommandée.
D'une façon générale, la modification du profil de la lame implique la réalisation d'un nouveau manche, car cette opération modifie inévitablement la longueur de la lame. Le nouveau manche devra posséder un logement de lame adapté à la nouvelle longueur de cette dernière.

Concernant le profil de la pointe, il faut savoir qu'il existe un N°8 appelé le pointu avec lame en acier au carbone uniquement (depuis 2006, il est remplacé par le N°8 de jardin avec lame inox uniquement).

Une lame de N°8 classique au carbone guillochée
Une lame de N°8 classique en acier au carbone guillochée. Un motif simple et esthétique. On aperçoit sur la droite un fer plat de 20 x 2 mm qui a servi d'essai pour réaliser ce motif. L'acier doux est beaucoup plus facile à travailler qu'une lame d'Opinel.

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Les finitions

Nous avons vu un bon nombre de possibilités qui s'offrent à nous pour réaliser un Opinel custom. Une fois le travail achevé, il faut réaliser les finitions de la lame et du manche pour que le couteau soit vraiment terminé.
Le manche sera poncé avec des abrasifs de grains de plus en plus fins (80 - 120 - 240 - 320 - 400, éventuellement 600) et poli sur des disques en coton enduits de pâte à polir. Le polissage ne devra laisser aucune aspérité sur le manche (extrémité, logement de la lame ...). Une exception, les manches en bois sculpté ne devront être poncés qu'avec soin pour ne pas "casser" les arêtes. Dans ce cas, seul un ponçage manuel convient, les outils électriques sont à éviter absolument. On peut enrouler le papier abrasif autour d'un objet pour respecter les formes à poncer (stylo, lime de forme adaptée...).
Les bagues Opinel sont fabriquées de manière industrielle, ce qui peut impliquer des petites bavures sur les bords. Les parties qui accrochent devront être limées, puis poncées et polies. Cette précaution s'impose surtout pour la bague d'assemblage, la virole de blocage de la lame étant mieux finie.
La lame peut bénéficier d'un travail d'amélioration. Il faut s'assurer qu'elle ne présente pas de bavures, en particulier au niveau du guillochage, des découpes ou en cas de profil modifié. Si on trouve des points qui "accrochent" au passage du doigt, il faut faire disparaître les bavures à la lime avant de réaliser un ponçage satiné ou un poli miroir. Même si la lame n'est pas modifiée, on peut finir par un polissage du talon qui montrera le souci du détail apporté lors de la réalisation. Ce travail ne pourra plus être réalisé après le montage du couteau.

Le couteau peut maintenant être assemblé. Tous les éléments possèdent une finition qui fait oublier l'origine industrielle des pièces. Un premier essai sans river la pointe permet de déceler tous les petits problèmes qui peuvent se poser (logement de la lame trop étroit ou pas assez profond,...). Il est encore temps de les corriger (sans oublier de retirer la lame avant de rectifier le manche pour éviter tout risque d'accident). Lorsque le fonctionnement est satisfaisant, on peut procéder à l'assemblage définitif du couteau.

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Les autres possibilités

La multiplication des sites qui ont pour thème l'Opinel custom permet à chaque hobbyste de trouver de nouvelles possibilités à explorer en ce qui concerne notre couteau préféré.
Dans ce domaine, l'imagination et le talent des passionnés sont quasiment sans limite. Nous avons vu des techniques pour modifier le manche d'origine ainsi que d'autres pour en réaliser entièrement un nouveau. Des hobbystes ont trouvé d'autres idées à mi-chemin entre ces deux grandes possibilités. Je préfère laisser les auteurs de ces techniques vous les présenter.

Charles BRICO utilise une technique qui consiste à ne conserver que le centre du manche d'origine en hêtre pour ajouter des plaquettes en corne ou en os qui vont constituer le nouveau manche. Pour le cas particulier de la corne, cette technique évite le désagréable retrait au niveau du collet qui dans ce cas reste en hêtre.

Un Opinel de Charles Brico en os de vache, qui illustre parfaitement l'intérêt de cette technique
Voila le résultat avec des plaquettes en os de vache. Après polissage, la ressemblance avec de l'ivoire est tout à fait surprenante (quelle que soit l'origine de l'os utilisé, comme sur ce racloir de sculpteur avec des plaquettes en os de buffle). Photo Charles BRICO.

Qwertzu utilise une technique apparemment assez semblable et réalise de superbes manches par collage de bois d'essences différentes ou en bois massif.

On peut imager d'autres possibilités encore.

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Remarque

Toutes les idées de réalisations présentées sont accessibles aux hobbystes qui disposent d'un outillage classique. Les forgerons pourront réaliser des lames en damas ou en acier au carbone forgé. Un Opinel réalisé artisanalement (avec seulement les bagues d'origine Opinel) est le sommet du luxe. Vous pouvez commander une lame forgée à un artisan et la monter sur un manche de votre réalisation.

 

Vous avez des idées ou des questions?

J'ai essayé de décrire au mieux les possibilités et les techniques à mettre en oeuvre pour réaliser un Opinel custom, si toutefois vous avez d'autres idées ou si vous pensez que la technique que vous employez est plus intéressante, n'hésitez pas à en faire profiter les visiteurs du site en envoyant vos idées et conseils. Si vous rencontrez des difficultés dans la réalisation d'un modèle particulier, vous pouvez également envoyer vos questions (si je n'ai pas de solution, un visiteur du site pourra certainement vous aider).

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Les possibilités présentées ci-dessus sont pour certaines des techniques répandues, pour d'autres des idées personnelles. J'ai volontairement écarté les créations originales d'artisans connus, qui concernent essentiellement des modèles à plusieurs lames. Même si ces créations ne sont pas protégées par le dépôt d'un brevet, il est normal de respecter le travail de leur auteur.